Umami ou le cinquième élément
par Natalie Langlois
Nos placards regorgent de produits umami, mais bien souvent nous l’ignorons. Maîtriser la cinquième saveur peut donner un vrai coup de peps à votre cuisine. Ces quelques infos devraient vous être utiles pour jouer davantage avec vos papilles.
Umami : japonais mais pas que.
Mais l’umami est bel bien millénaire puisque les romains l’utilisaient déjà en concoctant le fameux garum: sauce pour le moins odorante d’anchois fermentés et gavée d’umami.
Une affaire de synapse.
Injustement mis en compétition avec les 4 saveurs de bases : le sucré, le salé, l’amer et l’acide; l’umami se situe davantage à l’intersection des 4 sapidités bien maîtrisées par nos chères papilles.
Ressentir et décoder l’umami, demande plus que de l’attention, presque de la concentration. L’isoler est pratiquement impossible. Il relève le goût originel celui du lait maternel chargé en glutamate et tellement rassurant. C’est le goût du plaisir par excellence, celui qui laisse une sensation durable et épanouissante en arrondissant et harmonisant toutes les autres saveurs. C’est lui qui nous fait saliver.
Si le salé, le sucré, l’amer, et l’acide sont liés à notre système de survie, celle du umami est le résultat de l’évolution de l’homme et de sa nourriture. Notre cher Cro-Magnon n’a pas eu ce plaisir, la viande crue de mammouth n’était sûrement pas « umamisée ».
Mais avec l’évolution des modes de cuisson, de salaison, de fermentation, les goûts se sont développés pour arriver à la divine cinquième saveur, celle de l’extase.
Le umami est partout.
Les aliments fermentés, comme la choucroute, les viandes séchées, certains fromages comme le parmesan qui à lui seul explose les compteurs du glutamate, le tofu bien sûr, les algues, nos amis les tomates sont également les miss monde du umami dés quels sont séchées ou cuisinées. Rien n’échappe au umami, dès lors que l’aliment subit une transformation gustative. Mais il faut bien avouer que c’est au japon que l’umami est culturel et consciemment dégusté.
“Au Japon, l’umami est aussi basique que le sucré ou le salé. Nous n’en parlons pas. Il est là sansvraiment l'être”
- Kenta numabukuro, maître sushi au Nagomi
Il est temps de rattraper le temps perdu et de remonter dans sur le podium du umami en faisant la promotion de notre bonne french food version umami.
Soyons un peu chauvin, c’est bien Panoramix qui a concocté la potion magique, celle qui a fait la gloire du peuple gaulois du pur french umami.
Nos livres de cuisine regorgent de cette saveur magique. Alors, vive le bœuf en daube, l’aïoli, la pissaladière, l’anchoïade, les paupiettes de mamie, le pot au feu, la soupe de poisson… La liste est infinie.